Une aide qui lui corresponde

"Cette fois-ci, voilà l'os de mes os et la chair de ma chair ! On l'appellera : femme ". Lorsque Dieu crée la femme, l'homme est heureux : il va pouvoir se reconnaître dans cet "os de ses os" et cette "chair de sa chair" que Dieu lui a donné, et la femme à son tour va pouvoir reconnaître l'homme. Voilà, pourrait-on penser, si remplies les conditions pour que soit satisfait le désir si fort qu'il y a en chacun de nous d'être aimé : un être qui me ressemble, qui n'est pas moi et qui me renvoie de moi-même une image positive ; un miroir en quelque sorte. Et c'est bien ce que suggère le nom que l'homme, ish en hébreu, donne à la femme : ishshah : un reflet de lui-même.
Mais le dessein de Dieu est différent. Ce que Dieu souhaite à côté de l'homme, c'est une "aide qui lui corresponde" et pas seulement un autre lui-même et c'est pour cela qu'il lui donne la femme et qu'à la femme il a donné l'homme. Dieu va toujours au-delà de nos désirs, désirs de l'homme qui rapetissent ce que Dieu à prévu et le réduisent à ses propres dimensions.
Avec la femme à ses côtés, l'homme acquiert une nouvelle dimension, avec l'homme à ses côtés; la femme acquiert une nouvelle dimension : il ne sont plus seulement l'image l'un de l'autre, ils deviennent ensemble l'image de Dieu, une seule chair qui, parce que chacun ayant à ses côtés une "aide qui lui corresponde" peut atteindre sa plénitude dans le service réciproque qu'ils vont se donner et dans la fécondité qui va naître de cette correspondance.>
Co-respondre, c'est répondre avec, répondre à deux à l'appel de Dieu. On le sait bien : quand Dieu appelle, çà n'est jamais pour celui qu'il appelle, même si celui qu'il appelle est deux personnes. Lorsqu'il appelle, c'est plus que ces deux-là, ensemble; se mettent au service de la mission qu'il leur confie.
Christophe Sampré, diacre