Habemus Papam

"Sans la joie de la beauté, la vérité devient impitoyable"
La Croix a glané des paroles du pape François, dans ses homélies, ses interventions et un livre-entretien, Le jésuite, réalisé avec deux journalistes en 2010. Extraits :
Avortement. « Nous voyons une fois de plus des tentatives délibérées pour limiter et supprimer la valeur suprême de la vie et ignorer les droits de l’enfant à naître. Quand il s’agit d’une mère enceinte, on parle de deux vies : les deux doivent être préservées et respectées parce que la vie est une valeur absolue. ». Communiqué, 10 septembre 2012.
- Économie. « L’impérialisme de l’argent montre clairement un visage idolâtre. Et là où est l’idolâtrie, là se voilent le visage de Dieu et la dignité de l’homme créé à l’image de Dieu. Le nouvel impérialisme de l’argent met à l’écart le travail par lequel s’exprime la dignité de l’homme, sa créativité, qui est l’image de la création de Dieu. Le travail n’intéresse pas l’économie spéculative, elle ne sait quoi en faire. C’est pourquoi elle n’a aucune difficulté à transformer des millions de travailleurs en chômeurs. » Entretien à 30 Giorni, janvier 2002.
- Évêque. « L’évêque est celui qui veille, prend soin de l’espérance, en veillant pour son peuple. Une attitude spirituelle met l’accent sur le fait de surveiller le troupeau avec un “regard d’ensemble” : c’est l’évêque qui se charge de tout ce qui maintient la cohésion du troupeau. Une autre attitude spirituelle met l’accent sur le fait de “veiller”, en étant attentif aux dangers. (…) Surveiller se réfère davantage à l’attention envers la doctrine et les coutumes, tandis que veiller évoque plutôt le fait d’être attentif à ce qu’il y ait du soleil et de la lumière dans les cœurs. Être sur ses gardes fait penser à l’alerte devant le danger imminent, alors que veiller fait penser au soutien patient des processus à travers lesquels le Seigneur guide son peuple vers le Salut. Pour surveiller il suffit d’être éveillé, astucieux, rapide. Pour veiller, il faut avoir en plus la douceur, la patience et la constance de la charité vécue. Surveiller et être en garde nous parlent d’un nécessaire contrôle. Au contraire, veiller nous parle d’espérance. » Intervention au synode des évêques, 2 octobre 2001.
- Mères célibataires. « Je le dis rempli de tristesse, pardonnez-moi, mais des prêtres de notre région ont refusé de baptiser des enfants de mères célibataires parce qu’ils étaient nés en dehors des liens du mariage. Ce sont les hypocrites d’aujourd’hui. Ceux qui cléricalisent l’Église. Ceux qui écartent du salut le peuple de Dieu. Et cette pauvre fille qui, au lieu de renvoyer son fils à l’expéditeur, a eu le courage de mettre au monde, voyage de paroisse en paroisse pour le faire baptiser. » Homélie, 2 septembre 2012
- Progressisme. « Si l’Église veut être progressiste, elle doit assumer son patrimoine historique sans le renier, et aller de l’avant. Si on dit que pour être progressiste, l’Église doit capter toutes les idéologies qui circulent, elle perdra alors son identité et deviendra une ONG. » Conférence de presse à Québec, 18 juin 2008.
- Vérité. « Nous sommes envoyés pour prêcher la vérité, faire le bien de tous et donner la joie à notre peuple. Il ne suffit pas que notre vérité soit orthodoxe et notre action pastorale efficace. Sans la joie de la beauté, la vérité devient impitoyable, froide et orgueilleuse, ce que nous voyons dans le discours de nombreux fondamentalistes amers. » Homélie de la messe chrismale, 21 avril 2011.